Anne-Marie Schmidt est valentinoise. Elle gère Valence Stylo, une papeterie installée au cœur de la ville de Valence depuis près de 80 ans ! Elle a gentiment accepté de présenter son établissement et de m’expliquer comment bien choisir sa plume de stylo.
Valence Stylo, une institution
La magasin Valence Stylo existe depuis 1948. À l’origine, il a été créé par Monsieur Regnault, père des établissements Reynolds. À l’époque, cette petite boutique lui permettait d’écouler sa production et de tester celle de la concurrence, en direct. En 1978, alors que sa vendeuse prend sa retraite, le père d’Anne-Marie, qui s’occupait de la papeterie voisine, reprend son magasin et développe son activité. « J’étais toujours dans les jupes de mon père et j’ai tout naturellement repris la suite à sa retraite. Nous sommes aujourd’hui 3 personnes à la boutique et nous faisons partie du groupement SYLL qui est un Groupement d’Intérêt Économique (GIE). »
Un site internet de vente en ligne a été créé il y a quelques années. Il leur permet de développer d’autres canaux de vente en parallèle au commerce physique. « Il y a beaucoup d’endroits sans spécialistes des stylos, même dans les grandes villes. Le site nous permet donc de trouver ce que l’on cherche, mais malheureusement sans pouvoir l’essayer.
La plume et l’écriture
Anne-Marie est un peu catastrophée que l’on fasse écrire les enfants au crayon Bic dès le plus jeune âge. « Sur ces stylos à bille, les enfants ont du mal à positionner leurs doigts. De plus, plus le stylo est fin, plus l’enfant se crispe, ce qui est dommageable pour la suite de son écriture.
Pelikan et Stabilo ont conçu des stylos triangulaires et ergonomiques qui fonctionnent bien. Ils aident naturellement les doigts à trouver leur place sur la section.
Les Lamy ABC ou Safari sont aussi d’excellents outils. Les plumes sont fabriquées à Heidelberg, dans une entreprise qui était encore familiale il y a 5 ou 6 ans, lorsque le dirigeant a pris sa retraite. Ils ont toujours fabriqué des outils plus techniques qu’esthétiques, mais toujours fiables et confortables. Ceux qui commencent avec cette marque y restent souvent fidèles toute leur vie. »
L’épaisseur de plume
Il existe, en général, 4 épaisseurs de plume. Les plus utilisées sont les fines et les moyennes.
- Extra-fine : elle est destinée à ceux qui écrivent vraiment très petit ou à ceux qui écrivent des choses précises et fines.
- Fine : elle est plus adaptée aux petites écritures.
- Moyen : elle est parfaite pour les écritures rondes.
- Large : elle convient particulièrement aux écritures bien perpendiculaires au papier, rondes ou encore aux signatures.
« Une plume fine sur une écriture ronde aura tendance à créer des pochages, c’est-à-dire de remplir les lettres d’encre. Les plumes larges déposent beaucoup d’encre et à ce titre, ne conviennent pas si on tourne ou si on écrit en biais. Il risquerait d’y avoir des manques d’encre par endroit. C’est une règle bien sûr, mais remplie d’exceptions. »
Quel matériau choisir pour sa plume ?
Le matériau de la plume influe de plusieurs façons sur le confort d’écriture.
« La plume en or, que l’on offrait traditionnellement à l’occasion de la communion, est plus souple et s’adapte dans le temps au type d’écriture et à la pression. L’acier au contraire, va rester raide comme au départ, tout au long de son utilisation. Les puristes vont plus facilement vers l’or, même si on a développé des alliages en acier qui permettent d’avoir une bonne souplesse dans l’écriture. »
Il convient de préciser que le rendu sera différent d’une marque à l’autre.
« Faber Castell offre des traits plus fins que Parker ou Waterman pour une plume de taille identique. Le choix est toujours donc très personnel, outre l’esthétique bien sûr. »
Il y a aussi des différences entre les monoblocs et les autres stylos à plume. « Les Parker Sonnet sont très souples par rapport à un monobloc comme sur la plume Carene de Waterman, dont la plume est directement incrustée dans le bloc du stylo. Le confort d’écriture est donc plus raide et n’aura pas la souplesse d’une plume Découverte de la même marque, sur laquelle on peut exercer plus de pression. »
Il existe aussi des stylos qui permettent d’ajuster la souplesse. « La marque Pilot, pour ceux qui aiment l’écriture, a créé le modèle Justus. Il est équipé d’une bague que l’on tourne au niveau de la section du stylo et qui permet de rigidifier plus ou moins la plume. On joue ainsi sur l’épaisseur et la douceur de la plume, selon que l’on fasse du trait ou du dessin. C’est un très bon outil, pour ceux qui aiment écrire à titre personnel ou même professionnel. »
Dans tous les cas, Anne-Marie recommande vivement d’essayer les stylos, car chacun dispose de son propre toucher et de ses propres sensations dans l’acte d’écriture.
Les plumes pour gauchers
Nous pensons souvent à tort que les stylos plume ne sont pas adaptés aux gauchers. Chez Anne-Marie, tout est possible !
« Il existe des plumes obliques spécialement étudiées pour les gauchers. Elles sont formidables si le gaucher ne replie pas son poignet vers l’intérieur. Cette plume est donc biseautée, dans une forme linéaire. Si le gaucher a tendance à plier son poignet, on lui recommande une plume fine ce qui permettra de déposer moins d’encre et donc, de sécher plus vite, avant que la main ne vienne passer par-dessus et faire des trainées. Les plumes nommées MK conviennent aux droitiers comme aux gauchers. Tout s’étudie au cas par cas, il y a autant de gaucher que de solutions à leur offrir. »
Dans les plumes or, il existe des versions obliques pour gauchers ou pour droitiers.
Je profite de ce paragraphe pour rappeler qu’en graphothérapie, je travaille également à repositionner la main et les doigts de sorte de supprimer le balayage de la ligne d’écriture qui pose tant de soucis aux gauchers… Pensez-y !
Adapter sa plume à la pression
Pour les fortes pressions
« On leur recommande des stylos plus larges, qui les aideront à moins se crisper et de choisir une plume plus large qui va débiter plus d’encre. Si plus d’encre se dépose sur le papier, on a tendance à moins appuyer. »
Pour les traits légers
« On préfèrera des plumes plus fines avec un plus petit débit d’encre. »
Plus d’informations
Anne-Marie et son équipe répondent volontiers aux questions que l’on peut se poser avant de commander. « Il faut simplement se rappeler que tout cela reste bien théorique car le mieux est toujours d’essayer une plume. Pour chaque personne, il existera une solution en termes de plume. C’est la raison pour laquelle nous aimons qu’ils puissent essayer. Lorsque des gens viennent pour un cadeau, nous leur conseillons de faire essayer la plume durant 2 ou 3 jours et de revenir si nécessaire pour échanger. Il faut toujours avoir une plume qui nous est adaptée.