Écriture, Enfants, Graphothérapie

L’importance des réflexes archaïques ou primitifs dans l’apprentissage de l’écriture

Les réflexes archaïques ou primitifs jouent un rôle dans l’apprentissage de l’écriture, mais pas que ! Ils sont essentiels pour le développement cognitif et moteur de l’enfant et donc, de l’adulte. Il s’agit de mouvements incontrôlés, de survie, apparaissant dès la vie in-utérine et durant les quelques semaines qui suivent la venue au monde. Ils existent jusqu’à ce que l’enfant soit en capacité de maîtriser ses actions. Le réflexe s’inhibe alors au profit du contrôle

Ces réflexes archaïques, aussi appelés réflexes primitifs ou primaires, concernent toute la sphère de la vie et 9 d’entre eux concernent plus particulièrement les apprentissages.

Bien qu’en principe, ces réflexes s’inhibent au cours des premiers mois de la vie, ce n’est en réalité pas toujours le cas. On parle d’inhibition ou d’intégration car ces réflexes s’endorment simplement, et ne “disparaissent” jamais. Il arrive d’ailleurs qu’un accident de vie viennent les réactiver. Pourtant, leur bonne intégration est déterminante et va permettre d’acquérir des compétences plus avancées, qu’elles soient comportementales, émotionnelles ou motrices.

Qu’est-ce que les réflexes archaïques ?

Ce sont des mouvements incontrôlés déclenchés en réponse à un stimulus. Il apparaissent durant la vie fœtale et les premières semaines de vie, à un moment où le bébé ne maîtrise pas encore ses gestes. 

Les réflexes archaïques suivent un cycle : 

  • Apparition : le moment où les premiers gestes réflexes apparaissent ;
  • Activation : le temps pendant lequel le réflexe va rendre service à l’enfant ;
  • Intégration : lorsque celui-ci gagne en maîtrise.

Lorsque l’enfant est prêt, les réflexes primitifs s’inhibent pour laisser place à un mouvement volontaire et contrôlé

La non intégration des réflexes provoque une perturbation dans le corps et le cerveau. Un réflexe non intégré surcharge le système nerveux et réduit les capacités d’apprentissage ou encore de contrôle de soi.

De nombreux enfants et adultes gardent des signes de réflexes archaïques non intégrés, ce qui peut provoquer des difficultés à attraper une balle, ramper, ou encore se concentrer, rester assis, maîtriser ses émotions ou même écrire, etc.

Quels sont les principaux réflexes archaïques ? 

  • Le réflexe de Moro : déclenché par un bruit, le bébé écarte en même temps ses jambes, ses bras et ses doigts, avant de les ramener serrés contre lui. Il disparaît vers les 5/6 mois de l’enfant;
  • Le réflexe de Babinski : déclenché lorsque la plante du pied est stimulée, cela provoque une extension des orteils et un écartement du pied;
  • Le réflexe de la marche automatique : lorsque les pieds du nourrisson touchent une surface plane, des mouvements de marche se déclenchent;
  • Le réflexe tonique du cou : Quand le bébé tourne la tête d’un côté, le bras du même côté s’allonge alors que l’autre bras se plie;
  • Le réflexe de la natation : déclenché lorsque le bébé est placé dans l’eau. Il effectue des mouvements de bras et de jambes qui lui permettent de flotter et de se déplacer dans l’eau; 
  • Le réflexe de succion : réflexe de téter quand le bébé voit un doigt près de sa bouche car il lui permet de boire, d’avaler et l’aide à se calmer;
  • Le réflexe de reptation : déclenché par l’instinct de survie qui permet au bébé de se déplacer sur le corps de sa mère pour trouver son sein et se nourrir;
  • Le réflexe d’agrippement : le bébé va serrer avec force tout ce qui se trouve dans sa main. Ce réflexe touche au système de coordination moteur;
  • Le réflexe des points cardinaux ou de recherche : déclenché quand on  caresse la joue d’un bébé, il tourne la tête de ce côté en ouvrant la bouche. C’est ce qui lui permet de trouver le sein et de se nourrir.  

Quelles sont les conséquences de la non intégration des réflexes archaïques sur les apprentissages ?

Différents réflexes archaïques impactent l’écriture. Par exemple, les enfants ayant un réflexe d’agrippement non intégré sont crispés sur le crayon. Ils le tiennent souvent difficilement ou de manière très serrée,  ce qui entrave la motricité et les gêne. Ils ne peuvent pas bien former les lettres, exercent une pression excessive sur la feuille ou le crayon, et se fatiguent.

Le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC), aussi appelé le « réflexe de l’escrimeur »,  joue également un rôle important. La non intégration perturbe la latéralité. Concrètement, l’enfant a du mal à placer sa feuille correctement pour écrire, change sans cesse de position, il peut « plier » son poignet et n’utiliser qu’un seul œil pour lire.

Le réflexe tonique labyrinthique (RTL), est essentiel pour l’acquisition d’un bon tonus musculaire et de l’équilibre. Lorsqu’il n’est pas inhibé, il peut par exemple générer des mouvements involontaires dès que l’enfant passe de l’observation du tableau à celle de sa feuille, l’empêchant ainsi de se concentrer, ou encore des problèmes de repérage spatial qui impactent l’écriture et la lecture.

Le réflexe de “Galant” joue un rôle important lors de la naissance puisqu’il aide l’enfant à naître. Il a ensuite un rôle fondamental dans la coordination et donc, dans la lecture mais aussi dans l’écriture. Non intégré, il favorise aussi les mouvements “incessants” sur une chaise, et empêche l’enfant (ou l’adulte) de rester calmement à son bureau. 

La bonne intégration des réflexes archaïques est donc un élément fondamental à prendre en compte lors de la rééducation en graphothérapie. Ces tests sont en général réalisés lors de la première séance de rééducation.

Après une évaluation permettant de cibler les exercices nécessaires à la l’intégration des réflexes archaïques , un court travail quotidien sera ensuite demandé, durant quelques semaines seulement, 6 à 8 semaines après environ.

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