Enfants, Graphothérapie, Interprétation des dessins

L’interprétation du dessin d’enfants et d’adolescents

Le dessin d’un enfant est un élément de communication aussi riche que passionnant. Il est essentiel pour sa construction, pour son équilibre psychique mais aussi pour préparer la construction du langage. À partir de 6 ans environ, le dessin est aussi un outil très évocateur de ses émotions et de son état d’être à un instant T. C’est la raison pour laquelle l’interprétation des dessins d’enfants et d’adolescents est utilisé en psychothérapie ou en graphothérapie. Il donne à celui qui sait l’interpréter, des informations précieuses, et cela même si l’enfant est mutique ou refuse de se livrer avec des mots. Le dessin est donc un formidable outil de médiation.

Le rôle du dessin d’enfants

Dès le plus jeune âge, l’enfant utilise le dessin avec différents objectifs. 

Les premiers dessins expriment, chez l’enfant, le plaisir de tracer, de bouger son corps. Il commence par tracer avec l’ensemble de son bras, puis de manière de plus en plus précise en bougeant le coude, puis le poignet et finalement les doigts. Les dessins d’enfants sont donc d’abord grands puis de plus en plus petits et de plus en plus précis, à mesure que la motricité globale puis fine se met en place.

Au fur et à mesure, l’enfant se crée aussi, en dessinant, une bibliothèque de signes graphiques qui vont lui permettre de préparer l’écriture. Il va aussi pouvoir se servir de ce modèle pour préparer la lecture, avec une bibliothèque de sons qui donneront ensuite des mots.

Le dessin d’enfant est aussi un moyen pour lui d’exprimer ce qu’il ne peut pas verbaliser avec des mots. Il trace pour représenter ce qui se passe à l’intérieur de lui.

Comment évolue un dessin d’enfant ?

Le premier dessin est ce qu’on appelle le gribouillage. L’enfant apprivoise la matière (le papier, le bois du crayon ou le plastique du feutre). Il prend plaisir à voir apparaître des traits de couleurs, qu’il réalise pour le plaisir de bouger.

Entre 18 et 24 mois, l’enfant va apprendre à imiter, il va par exemple tracer une ligne verticale et faire des gribouillages circulaires. Au fur et à mesure que ses capacités motrices évoluent, les tracés aléatoires se diversifient (ligne verticale, horizontale et des ronds). Vers 2 ans, un enfant commence à fermer ses cercles.

Entre 3 et 5 ans, l’enfant devient plus habile pour créer des formes. Le soleil et les bonhommes apparaissent, mais il est capable de changer d’avis sur la représentation de son dessin. 

L’intérêt et l’intention apparaissent. L’enfant commence à représenter un élément symbolique, même si le dessin n’est pas encore reconnaissable par les adultes. C’est l’objectivation. L’enfant donne un sens à ce qu’il représente, en amenant à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur de lui et notamment dans son imaginaire. Il va alors être en mesure d’expliquer sa réalisation. Avec l’objectivation du dessin, le langage se développe avec l’adulte, qui va réagir puis interagir avec lui. Cela apporte donc joie et confiance à l’enfant, qui sera encouragé dans ses créations.

Vers 5-7 ans, il développe une petite bibliothèque personnelle d’images basées sur la façon dont il perçoit les choses. L’espace va être pris en considération. Les couleurs vont être de plus en plus représentatives de la réalité et l’imaginaire s’installe et s’exprime à foison.

À partir d’environ 9-10 ans, l’enfant entre dans la phase du réalisme du dessin. Les personnages ont un genre, les vêtements sont détaillés et leur visage a des émotions. 

À l’adolescence, l’enfant intègre les perspectives à ses dessins. Si cet intérêt du dessin est non cultivé, le bonhomme cessera d’évoluer et restera tel quel, ce qui explique sa représentation, souvent infantile, même dans les dessins adultes. 

Comment interpréter un dessin d’enfants ou d’adolescents ?

Le dessin est réalisé par l’enfant dans le respect d’un protocole établi et validé à échelle internationale. Le dessin est en effet universel, même si les représentations changent selon la culture.

Comme en graphologie, un dessin s’analyse toujours d’abord dans sa globalité. On prendra en compte le trait, les couleurs, les espaces, les formes ou encore le mouvement. Tel un détective, le professionnel capable d’analyser part en quête d’indices qui, s’ils se recoupent, vont être pris en compte pour définir à la fois la personnalité de l’enfant mais aussi, son sentiment, ses perceptions au moment où le dessin a été réalisé. Au cours d’un suivi thérapeutique, le dessin évolue donc en même temps que l’enfant ! 

À l’Atelier des Mots, le bilan graphomoteur est toujours couplé avec la réalisation de dessins : le bonhomme, la famille, les 4 éléments et l’arbre.

Ils permettent de définir : le type d’intelligence de l’enfant, sa construction, son affirmation, sa sensibilité, son niveau de maturité, son ouverture sociale, sa confiance en soi, sa prise en compte du cadrage sociale, sa vision de l’autorité parentale, les relations familiales, son degré d’autonomie, et beaucoup d’autres choses encore !

Un dessin peut transmettre certains traits de tempérament : s’il est anxieux ou s’il a confiance en lui ou bien s’il est sensible au regard des autres.

Certains détails traduisent en outre des pensées récurrentes qui le perturbent ou monopolisent son attention, mais aussi des désirs inavoués ou des traumatismes. Ils indiquent aussi si l’enfant traverse une dépression ou encore, donne des indices sur un éventuel haut potentiel ou TDA(H).

Interprétation d’enfant : une aide précieuse pour les professionnels

En graphothérapie, il est important de connaître l’enfant et de savoir ce qui se joue en lui et pour lui,  afin d’adapter le suivi et d’optimiser les bénéfices des séances. C’est donc un outil précieux  et une mine d’informations également très utiles aux autres professionnels qui le suivent, et notamment aux enseignants, aux orthophonistes, aux psychomotriciens, ainsi qu’à la famille.

L’interprétation des dessins est aussi très utile lorsque l’enfant est suivi par les services sociaux, et est toujours particulièrement bien reçue par les éducateurs qui y voient une mine d’informations pour les aider à mieux comprendre les comportements et de pouvoir mieux les accompagner.

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